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L’IMPRESSIONNISME


impresionism

Claude Monet, Nymphéas, 1897-1898. Huile sur toile, 65 x 109 cm.
Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles.

Impression, soleil levant , ainsi s’intitulait l’un des tableaux de Claude Monet présenté, en1874, à la première exposition de la " Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs, graveurs, etc. ". Il sélectionna pour l’exposition les meilleurs de ses paysages havrais. Le journaliste Edmond Renoir, frère du peintre, s’occupait de la rédaction du catalogue. Il reprocha à Monet l’uniformité des titres de ses tableaux : le peintre n’avait rien inventé de plus intéressant que Vue du Havre.

Parmi d’autres, il y avait un paysage peint le matin de bonne heure. Un brouillard bleuté y transforme en fantômes les contours des voiliers, des silhouettes noires de bateaux glissent sur l’eau et, au-dessus de l’horizon, se lève le disque orange et plat du soleil, qui trace sur la mer un premier sentier orange.Ce n’est même pas un tableau mais, plutôt, une étude rapide, une esquisse spontanée à la peinture à l’huile ; il n’y a qu’ainsi que l’on peut saisir cet instant si fugitif où la mer et le ciel se figent en attendant la lumière aveuglante du jour. Le titre, Vue du Havre, ne convenait manifestement pas à ce tableau : le Havre en est totalement absent.

" Écrivez Impression ", dit Monet à Edmond Renoir, et ce fut là le début de l’histoire de l’impressionnisme. Le 25 avril 1874, le critique Louis Leroy publia, dans le journal Charivari, un article satirique qui racontait la visite de l’exposition par un artiste officiel. À mesure qu’il passe d’un tableau à un autre, le maître peu à peu perd la raison.Il prend la surface d’une œuvre de Camille Pissarro, représentant un champ labouré, pour les raclures d’une palette jetées sur une toile sale. Il n’arrive pas à discerner le bas du haut et un côté de l’autre. Le paysage de Claude Monet intitulé Boulevard des Capucines l’horrifie. C’est justement à Monet qu’il revient de porter à l’académicien le coup fatal. S’étant arrêté devant un paysage du Havre, il demande ce que représente ce tableau : Impression, soleil levant. " Impression, j’en étais sûr " , marmonne l’académicien. " Je me disais aussi, puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là-dedans… et quelle liberté, quelle aisance dans la facture ! Le papier peint à l’état embryonnaire est encore plus fait que cette marine-là ! ".

Ce sur quoi il se met à danser la gigue devant les tableaux, en s’écriant : " Hi ! Ho ! Je suis une impression ambulante, je suis une spatule vengeresse ! " (Charivari, 25 avril 1874). Leroy intitula son article : " L’Exposition des impressionnistes ". Avec une agilité d’esprit purement française, à partir du titre du tableau il avait forgé un nouveau mot. Il se trouva être si juste qu’il fut destiné à rester pour toujours dans le vocabulaire de l’histoire de l’art.

Ce groupe de jeunes gens – les futurs impressionnistes – se forma au début des années 1860. Claude Monet, Frédéric Bazille, Alfred Sisley et Auguste Renoir, tous étaient venus étudier la peinture à l’atelier indépendant du professeur Charles Gleyre. Ils étudiaient le nu avec application et passaient avec succès tous les concours obligatoires, recevant des prix pour le dessin, la perspective, l’anatomie, la copie.

Néanmoins, ils quittèrent leur professeur très vite, dès 1863. Le bruit courut que l’atelier fermait à cause du manque d’argent et de la maladie de Gleyre.En revenant de chez Gleyre, Bazille, Monet, Sisley et Renoir passaient à la Closerie des Lilas, un café à l’angle du boulevard Montparnasse et de l’avenue de l’Observatoire, où ils discutaient longuement des orientations futures de la peinture. Bazille y amena son nouveau camarade, Camille Pissarro, qui avait quelques années de plus qu’eux. Les membres de ce petit groupe se donnèrent le nom d’ " intransigeants ". Ensemble ils rêvaient à une nouvelle période de renaissance.

C’est Sisley le premier, semble-t-il, qui entraîna ses amis en forêt de Fontainebleau pour peindre des paysages. À présent, au lieu d’un modèle nu savamment placé sur un podium, ils avaient devant eux la nature, la diversité infinie du feuillage frémissant des arbres, qui changeait constamment de couleur au soleil !


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