LES IMPRESSIONNISTES FRANÇAISCamille Pissarro (Île de Saint-Thomas, 1830 – Paris, 1903) « Le père Pissarro », comme aimaient à l’appeler ses amis, était le plus sage des artistes impressionnistes. Peut-être son âge, plus avancé que celui de ses camarades Monet, Sisley, Bazille et Renoir, ou plutôt sa maturité, lui firent créer des œuvres sereines et sobres tant dans leur sujet que dans leur composition. Homme aux goûts simples, il se plut à peindre des paysans sur les chemins bien qu’il dût sa tardive notoriété à ses paysages urbains, traités avec la même passion que celle que faisaient jaillir en lui les ciels orageux et les matins blanchis par le givre. Dans une lettre écrite le 22 septembre 1903, peu avant sa mort, Pissarro se lamentait de ce que les amateurs ne se hâtaient pas d’acheter les tableaux des impressionnistes : « Il faudra encore du temps pour que même nos amis nous comprennent. » Il commença à être reconnu aussi tard que les autres impressionnistes. Ce n’est qu’après la mort du peintre que Théodore Duret, en 1906, écrivit que les champs représentés par Pissarro avaient une âme, qu’il s’en dégageait un charme profond, et peu à peu ses contemporains apprirent à l’apprécier. C’est seulement plus tard que le jugement porté sur l’histoire de la peinture impressionniste permit d’attribuer à Camille Pissarro la place qui lui revenait : Georges Lecomte le qualifia de fondateur de l’impressionnisme et ThadéeNathanson, éditeur de La Revue blanche, d’ « apôtre de l’impressionnisme. » |
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